Tuesday, September 20, 2011

L’impasse politique au Yémen ferait le bonheur d’al-Qaeda …

L’enveniment de la situation au Yémen, en pleine crise politique, ne présage rien de bon pour ce pays à l’intérêt stratégique important, mais considéré comme le plus pauvre de la région arabe. Dans un rapport publié lundi, Oxfam met en garde contre une véritable « catastrophe » de la faim si la communauté internationale ne se mobilise pas rapidement pour aider ce pays. Avec un revenu annuel par habitant de près 1000 dollars comparé à 75,000 pour le Qatar, le pays est confronté à l’analphabétisme (50% de la population) et le chômage (au moins 35% de la population active), en plus de l’amenuisement de ses revenus pétroliers limités qui financent l’état. Ces facteurs ne font qu’exacerber les dissensions au sein de la population entre loyalistes au régime du président Abdallah Saleh - au pouvoir depuis 1978- et l’opposition disparate, ( on parle de 60 morts ces derniers jours). A ce conflit se greffe la rivalité entre sunnites, appuyés par l’Arabie Saoudite et les shiites Houthi qui bénéficient du soutien de l’Iran. Al-Qaeda qui a été durement ébranlée au Moyen-orient se porte bien au Yémen par le biais de sa filiale Aqpa (Al-Qaeda dans la Péninsule arabique). La semaine passée, David Petraeus, le nouveau directeur de la CIA a déclaré que la branche yéménite « est devenue l'une des entités régionales les plus dangereuses du jihad dans le monde ». L’érosion du pouvoir central et le spectre d’un conflit civil ne feront que conforter la volonté d’al- Qaeda de faire du Yémen sa place forte….

Wednesday, September 14, 2011

Saudi Arabia's water needs eating into oil wealth ( REUTERS)



Lack of water poses major challenge to agriculture, mining industries in the kingdom .Long before it understood the value of oil, the desert kingdom of Saudi Arabia knew the worth of water.But the leading oil exporter's water challenges are growing as energy-intensive desalination erodes oil revenues while peak water looms more ominously than peak oil, the theory that supplies are at or near their limit, with nowhere to go but down. Water use in the desert kingdom is already almost double the per capita global average and increasing at an ever faster rate with the rapid expansion of Saudi Arabia's population and industrial development. The alternative to desalination, the energy-intensive process of converting salt water to fresh water, robs Saudi Arabia of its other precious resource, oil, by eating up both fuel and fuel revenues. ( Reuters)

Will rising tensions between Israel and Turkey impact economic ties?

( picture: credit, Veterans Today)


Will rising tensions between Israel and Turkey impact economic ties?

According to a piece published by AP, Israeli tour operators have been canceling charter flights to Antalya, a popular Turkish resort town. According to the Jerusalem Post, the Turkish government has been considering introducing visa requirements for Israelis entering the country. A free entry policy into Turkey is currently applied to Israeli tourists. In addition, Recep Tayyip Erdogan, Turkey's prime minister, announced that trade, including defense industry contracts would be suspended. Bilateral trade between Turkey and Israel peaked at $3.442 billion in 2010, reported Hurriyet Daily News. Relations between the two countries have taken a bad turn after Israeli commandos killed nine Turkish activists on a Gaza-bound aid flotilla in May 2010. Turkey- Israel’s primary ally in the Middle East-was angered by Israel's refusal to apologize for raiding the ship.

Friday, September 9, 2011

Les exportations vers la Syrie ont fortement ralenti

Les exportations vers la Syrie ont fortement ralenti, selon un important distributeur de produits pharmaceutiques libanais. « Les nouvelles mesures imposées par la Banque centrale syrienne visant à réduire les retraits en devises des banques, afin de maintenir le taux dechange, rendent le commerce vers la Syrie difficile, presque impossible. Cela fait des mois que nous n’avons pas été payés par nos clients Syriens. Dans l’attente nous évitons toute livraison».

Wednesday, September 7, 2011

Un chrétien de Syrie témoigne: l’humiliation a provoqué la révolte

«Un peuple à la recherche de dignité humaine», tel est le résumé concis que fait un riche syrien de confession chrétienne, des événements en Syrie. Un discours étonnant émanant d’un membre d’une minorité restée très largement en marge des manifestations pro-démocratiques secouant le pays depuis plusieurs mois.

«L’humiliation des Syriens est quasi quotidienne, elle a lieu partout que ce soit dans les ministères, les services publics ou dans la rue où prévaut le règne des moukhabarat (services de renseignement)», explique Karim, dont le nom a été changé afin de protéger son anonymat. Ce cinquantenaire est un homme d’affaires syrien, propriétaire de plusieurs usines dans son pays.
Ouvrir un salon de coiffure, une banque ou toute autre entreprise nécessite l’accord préalable des agences de renseignement, qui se substituent peu à peu aux autres institutions de l’Etat. «Que vous ayez un désaccord avec votre voisin ou victime d’un vol, c’est aux services de renseignement que l’on s’adresse généralement. Le système s’est toutefois tellement gangréné qu’on se sait plus qui est responsable de quoi, ce qui laisse les citoyens en position de faiblesse permanente, contraints de supplier et d’essuyer les réprimandes de responsables omnipotents pour une simple formalité administrative. Le peuple en a eu assez».

Dénoncé par un proche
L’aisance de Karim ne l’a toutefois pas épargné des excès du système en place. Dans les années 2000, il est emprisonné plus de six mois durant pour avoir fait circuler une caricature se moquant des services de renseignement, acte de lèse-majesté dans un pays fondé sur l’étroit réseau de l’appareil sécuritaire.
«J’ai été incarcéré de longs mois dans une cellule de 3,25 mètres par 1,70 et cela malgré les nombreuses interventions de personnalités haut placées; je n’ai heureusement pas été torturé», reconnaît-il.

L’homme d’affaires admet avoir été dénoncé par un membre de son entourage. En Syrie, le cercle des «mouchards» ne serait pas simplement restreint aux marchands ambulants ou aux chauffeurs de taxi mais s’étendrait également à la haute société. «En effet, toute personne ayant été témoin d’une discussion ou d’un comportement jugé «délateur» risque d’être arrêtée si elle ne relaie pas l’information. La peur est un puissant motif: la dénonciation est devenue chose courante», ajoute-t-il.
Mais depuis le mois de février, l’ambiance semble avoir changé, dans une Syrie en proie à un mouvement de contestation sans précédent, souvent empreint de violence. La société syrienne se retrouve partagée entre opposition et loyalistes, les minorités alaouites, chrétiennes et druzes, s’alignant pour la plupart derrière le régime qu’ils considèrent comme seul garant de leurs droits.
«Tout comme d’autres chrétiens, je crains un conflit sectaire, mais s’il finit par avoir lieu il aura été fabriqué par le régime. Les Syriens, quelle que soit leur appartenance confessionnelle, ne sont pas de nature violente. Le rôle des chrétiens, que ce soit sous le règne des Assad ou celui des Frères musulmans, a peu de chance de changer, ils ne seront jamais présidents ou Premiers ministres», déclare Karim.
L’insécurité s’installerait aussi dans les villes syriennes telles Damas et Alep, où l’appareil de l’Etat est le plus puissant. «Les vols de commerces et de résidences privées se multiplient jusque dans le quartier cossu d’Abou Roummané (en plein centre de Damas) et nous ignorons tout de l’identité des personnes impliquées», signale-t-il.
Certains riches syriens auraient déjà commencé à mettre en sécurité leurs biens les plus précieux dans le cas où le conflit s’amplifierait. La «mentalité de bazar» dominerait également la scène syrienne: de nombreux hommes d’affaires et de marchands nantis feraient des dons anonymes aux hommes de religion soutenant «la résistance» (l’opposition syrienne), tout en soutenant « officiellement » le régime… M.A pour Magazine.

Wednesday, July 20, 2011

Syrie: Les indécis feront pencher la balance

Damas

Un attentisme prudent règne en Syrie. Dans un pays où rivalisent les manifestations pro-opposition et pro-régime, une grande majorité de la population semble toujours à l’affût d’un renversement clair des rapports de forces.

«La plus grande partie de la population, soit près de 70%, éviterait pour le moment de se ranger auprès de l’une ou l’autre faction, représentées par les manifestants pro-régime et ceux pro-opposition. Ces derniers gagneraient toutefois du terrain d’une semaine à l’autre en raison de la répression qui sévit». Telle est l’analyse du sociologue et membre de l’opposition Hassan Abbas.
Depuis le 15 mars dernier, la Syrie se débat, aux prises avec des manifestations pro-opposition, réprimées dans le sang par le gouvernement, des corps de l’armée syrienne ayant pris d’assaut certaines zones de conflit, notamment limitrophes des frontières avec le Liban et la Turquie. Ces affrontements se seraient soldés par plus de 1400 morts et au moins 5000 arrestations, selon les ONG, quelque 15000 réfugiés syriens ayant fui vers la Turquie et le Liban. En outre, quelque 400 militaires auraient été tués et 1300 autres blessés.

Cette réticence populaire se refléterait jusqu’aux classes les plus riches, considérées jusqu’à présent comme les alliées inconditionnelles du régime. «Les protestataires sont divisés entre malfrats et manifestants aux revendications légitimes. Mais ceux qui manifestent n’ont pas grand-chose à perdre quelle que soit l’issue de la situation, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des Syriens. La réponse du régime est toutefois inadaptée et avec une longueur de retard», critique Salem, un jeune et richissime homme d’affaires syrien.

Le monde des affaires inquiet

L’élite syrienne éviterait les prises de position virulentes par précaution. «Les plus proches du régime se gardent bien de toute déclaration tonitruante en faveur du pouvoir, par peur de représailles», ajoute-t-il.
Rami Makhlouf, cousin germain du président syrien Bachar el-Assad et grand ponte du monde des affaires en Syrie, avait été visé ainsi que 12 autres personnalités syriennes par des sanctions de l’Union européenne. Il avait annoncé le mois passé qu’il se consacrerait aux projets caritatifs et humanitaires.
Salem préfère éviter la polémique, en attendant une sortie de crise. «Que voulez-vous que l’on fasse? Près de 70% de notre fortune est investie en Syrie, notre priorité est de préserver nos intérêts et d’éviter que notre pays ne suive l’exemple de l’Irak», dit-il.
Le régime tenterait de gagner les faveurs de ces Syriens indécis par une impressionnante campagne publicitaire s’égrenant le long des avenues et des rues de Damas, menant vers le centre-ville. Sur des affiches géantes on peut ainsi lire: «Je suis avec la justice», «Je suis avec l’Etat», «Nous sommes tous un», « Dieu te protège Damas».
Les rues d’Abou Roumané, où se trouve l’imposant bâtiment du Four Seasons, sont calmes, pas un touriste ni un soldat à l’horizon.
«Ne vous méprenez pas sur le calme apparent prévalant dans les beaux quartiers, ça bouge tous les soirs dans les banlieues», signale mon taxi, «et ça ne s’arrêtera pas».
Les routes principales seraient bloquées tous les week-ends par les forces de l’ordre. Dans le centre-ville populaire de Damas, des femmes la tête nue ou entièrement voilées font leurs courses, frôlant parfois les costumes des militaires se promenant sur l’avenue de la Révolution.

Un peuple divisé

Ici, le langage se fait moins circonspect et les tensions semblent monter. Dans une ruelle jouxtant la mosquée des Omeyyades, Elias, un marchand chrétien, observe un cortège d’hommes habillés de Salwar Kamis à la mode pakistanaise. Il s’indigne des «Arabes qui veulent manifester à chaque appel à la prière».
D’autres comme Mouheb, un vendeur de tissus, dénoncent la permission accordée par l’Etat pour la tenue d’une réunion d’opposants à Damas, la semaine passée.
Cette réunion tient de la plaisanterie. «Qu’est-ce que ces gens savent de notre pays et de ce dont nous avons besoin? Ce sont des inconscients», souligne-t-il.
La rue syrienne semble se radicaliser de plus en plus, avec une crise qui s’installe dans la durée. Les derniers indécis n’auraient plus voix au chapitre dans une révolution née de la fracture sociale entre nantis et indigents et qui pourrait basculer dans le fanatisme, par manque de réformes réelles et de dialogue. M.A pour Magazine ( Juillet)

Friday, June 10, 2011

Le marché noir des armes du Liban vers la Syrie explose




Une véritable frénésie gagne le marché illégal des armes au Liban, depuis le début des violences en Syrie. Magazine enquête.

Waël exhibe fièrement sa collection d’armes placée bien en évidence sur un canapé défraîchi où ont été alignés côte à côte un AK-47 et un lance-roquettes Energa, très usités dans les combats de rue. «La vente d’armes neuves et d’occasion est en plein essor au Liban ces temps-ci et plus particulièrement depuis le début des événements en Syrie», déclare Waël, un trafiquant d’armes libanais.
Depuis le 15 mars, la Syrie fait face à une vague de contestation populaire sans précédent, opposant des protestataires au régime ou pouvoir depuis plus de 40 ans.
Selon les trafiquants d’armes interviewés par Magazine, le prix des armes moyennes et légères aurait connu une ascension fulgurante ces deux derniers mois. Ainsi les armes de type Kalachnikov (AK-47), les fusils d’assaut M4 et M16, se font de plus en plus rares sur le marché noir libanais. Le M16 est un fusil d’assaut standard adopté par l’armée américaine. La carabine M4 est très prisée par les corps de la Marine de l’armée américaine, servant notamment en Irak et en Afghanistan.
Le prix d’un AK-47 est récemment passé de 850 à 1450 dollars. Le M4 qui se vendait à 5800 dollars coûte désormais 7500 dollars. Les M16 se négocient actuellement à 2500 dollars, connaissant ainsi une appréciation de près de 50%.

Plus cher au Nord
Un autre fusil mitrailleur d’assaut de moyen calibre, le PKC soldé à 3300 dollars l’année passée, vaut aujourd’hui environ 4200 dollars. L’Energa valant précédemment 80 dollars se vend actuellement à 350 dollars. La valeur de son frère jumeau, le lance-roquettes B7 (RPG), s’est considérablement appréciée, passant ainsi de 700 à 1000 dollars.
Les prix varient cependant d’un marché à l’autre. Le Kalachnikov classique qui se vendait entre 1000 et 1200 dollars, il y a deux mois, vaut aujourd’hui 1600 dollars à Beyrouth et 2000 dollars à Tripoli, la capitale du Nord, limitrophe de la Syrie. «Mais c’est à Beyrouth que se fait la majorité des échanges, la capitale libanaise étant la véritable bourse de l’armement du pays», précise Waël.
Le trafic des armes vers le Liban, trouvant souvent son origine en Irak, en passant par la Syrie, connaît aujourd’hui une inversion de la tendance. «De plus en plus de nouveaux clients sont originaires de Syrie. Les trafiquants d’armes ont désormais trois types de clients: des Libanais craignant un phénomène de contagion liée à une période d’instabilité, des Syriens entrés en sédition contre le régime et, finalement, des bandes organisées dont nous ignorons l’identité», affirme Ibrahim, un autre vendeur d’armes.
Les armes disponibles sur le marché noir libanais sont importées par des dealers, dépendant des partis politiques libanais. «Chaque parti possède son propre acheteur, ayant ses entrées dans les salons d’armement internationaux ou ayant des connections en Irak, là où une grande partie des armes fournies par les Américains à la police et à l’armée irakienne est écoulée avant d’être transportée dans des conteneurs à destination du Liban», déclare Waël. «Une partie de la marchandise disponible sur le marché local provient également de vieux stocks datant de la guerre civile (de 1975-1990)», ajoute-t-il.
L’escalade de la violence en Syrie fera sans doute le bonheur des vendeurs libanais qui peuvent espérer un afflux de nouveaux clients… Mona Alami, pour Magazine

Wednesday, May 4, 2011

Karim Bitar, chercheur à l’Iris, «Les pays de la région veulent la stabilité en Syrie»

Que se passe-t-il réellement en Syrie? Magazine a fait appel à Karim Emile Bitar, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris.

Croyez-vous que les Assad soient divisés sur la manière de gérer la crise actuelle en Syrie?
Le régime syrien est l’un des plus opaques au monde. Il est donc difficile de porter un jugement, mais il est vrai que généralement en temps de crise, les anciennes rivalités ont tendance à ressurgir. Dans un premier temps, la gestion des mouvements de protestation a suivi dans une certaine mesure les scénarios qu’on a vus en Tunisie et en Egypte, notamment avec une alternance des pratiques répressives et des promesses de libéralisation et de démocratisation. En janvier dernier, Ben Ali donnait son célèbre discours «Je vous ai compris», en promettant la démocratie. Le lendemain, ses hommes tiraient sur les manifestants désarmés. Mais par la suite, Bachar el-Assad semble avoir choisi la voie du durcissement et de l’intransigeance. Son discours était exempt de toute promesse et n’a pas donné le moindre gage aux réformateurs. Sans doute craignait-il qu’en lâchant un peu de lest, il ne provoque un appel d’air et encore plus de revendications populaires. Ayant vu chuter Ben Ali et Moubarak, il sait que dès que la chape de plomb s’étiole, tout le reste peut s’écrouler. Il a donc choisi de ne rien céder.
On dit souvent que ce n’est pas le président Bachar el-Assad qui gouverne mais sa famille. Cette dernière tenterait de combattre toute tentative de réforme. Qu’en pensez-vous?
Oui, tout à fait. Si Bachar el-Assad veut apaiser la colère populaire, sauver son régime et rester au pouvoir, il aura à prendre des mesures à l’égard de son propre clan. Il devra adopter des réformes radicales qui pourraient déplaire aux membres de sa famille et limoger des responsables de la sécurité qui lui sont apparentés. Et les réformes économiques pourraient avoir des répercussions sur les intérêts de ses cousins Makhlouf. Il n’aura donc probablement pas les moyens d’aller très loin dans les réformes. Plus qu’un homme, c’est un système qui est au pouvoir à Damas.


Quelle est votre analyse de la récente déclaration de Hillary Clinton, la secrétaire d’état américaine, selon laquelle la Syrie n’est pas la Libye…
En qualifiant Bachar el-Assad de «réformateur» et en déclarant que les Etats-Unis n’interviendraient pas en Syrie, Hillary Clinton a rappelé que la Realpolitik l’emportait à Washington sur toute autre considération. C’était également le cas sous l’Administration Bush qui, malgré son soutien prétendu à la démocratisation, n’a jamais suspendu son aide à l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Tunisie ou le Yémen, ainsi qu’à bien d’autres régimes. Bill Clinton avait lui aussi admis ceci, en 1994, en déclarant: «Nous faisons fi de tous les principes que nous prétendons défendre». Les Etats-Unis continueront donc de soutenir les régimes autoritaires tant qu’ils sont en harmonie avec les intérêts géostratégiques des Etats-Unis. Ils soutiendront également des régimes comme ceux de la Syrie s’ils estiment qu’ils constituent un moindre mal. Cette attitude changerait uniquement dans le cas où l’équilibre des forces sur le terrain serait modifié. Lorsque la personne au pouvoir ou «l’homme fort» devient tellement impopulaire qu’il se transforme en fardeau comme cela s’est passé en Egypte, les Etats-Unis commencent alors à reconnaître les aspirations à la démocratie et les droits de l’Homme avant de se lancer à la recherche d’un nouvel «homme fort» qui leur permettrait de maintenir les orientations stratégiques essentielles sans trop s’aliéner les populations. Pour comprendre l’avis de Clinton sur la Syrie, il est aussi très important de garder à l’esprit les pressions exercées par Israël, la Jordanie et l’Arabie saoudite sur les Etats-Unis dans le but de maintenir le statu quo au Moyen-Orient. Malgré leurs différences avec les dirigeants syriens, la plupart, sinon la totalité des pays de la région tiennent à préserver la stabilité du régime syrien. Propos recueillis par Mona Alami ( Magazine, Mars)

Dans les rues de Damas, la peur au ventre




Entre les scènes de protestation contre le régime et les manifestations de soutien au président Bachar el-Assad, diffusées sur toutes les chaînes, il est difficile d’établir une distinction entre la réalité et la fiction. Quelle ambiance règne véritablement à Damas?

Le poste frontière de Masnaa est calme en ce lundi matin, peu de voitures ayant tenté le parcours de deux heures entre Damas et Beyrouth. «Le trafic routier s’est nettement ralenti ces deux dernières semaines, depuis le début des troubles», déclare Yasser, chauffeur de taxi, un habitué de ce trajet.
Durant les semaines précédentes, des émeutes, notamment dans la ville portuaire de Lattaquié et dans celle de Deraa, limitrophe de la Jordanie, ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre syriennes. Depuis le début des événements, une centaine de personnes auraient été tuées selon des militants et des ONG, une trentaine selon les autorités.
A Masnaa, les voitures sont fouillées minutieusement par des membres des services de renseignement syriens. «Il est interdit aux journalistes de traverser la frontière», déclare notre chauffeur. Samedi dernier, deux journalistes de l’agence de presse Reuters Télévision (le producteur Ayat Basma et le cameraman Ezzat Baltaji) couvrant les manifestations en Syrie avaient disparu. Ils ont été libérés depuis par les forces de l’ordre syriennes.
Les journalistes ne sont pas les seuls frappés d’interdit d’entrée en Syrie. «Il paraît que les douaniers empêcheraient les ouvriers syriens natifs de Deraa travaillant au Liban de rentrer au pays», ajoute le chauffeur. Une information qui n’a cependant pu être confirmée par Magazine.

A Damas, le printemps est déjà là. Dans le quartier chic de Melki, les rues bondées de voitures sont séparées de platebandes couvertes de gazon et de tulipes jaunes et rouges. Le calme règne dans la capitale, loin des clameurs tumultueuses des régions rurales et portuaires, où ont eu lieu les manifestations les plus violentes.
«Ici, le président Bachar jouit toujours d’une certaine popularité bien que la demande pour de plus grandes réformes soit tout à fait justifiée», précise Hilal, un commerçant druze à la retraite. De son luxueux appartement, on distingue au loin la bibliothèque Assad, un bâtiment imposant qui surplombe l’entrée de la ville. «Il y a aussi l’instinct sectaire qui contribue à la tendance du statu quo, les minorités craignant en effet de perdre au change dans le cas d’une prise de pouvoir de la majorité sunnite».
De plus, de nombreuses minorités, représentant près de 25% de la population syrienne, comprenant essentiellement les alawites, les druzes et les chrétiens, craignent la contagion islamiste fondamentaliste. La bourgeoisie syrienne a également peur du changement et redoute le remplacement du régime par un autre, qui pourrait s’avérer pire que le précédent.
«Une certaine ouverture a été pratiquée au niveau économique qui a permis de libéraliser l’activité du marché et la création de la bourse de Damas, dont la classe privilégiée a profité», dixit Hilal. Hôtels de luxe et marques internationales ont désormais pignon sur rue à Damas. Le Four Season et le Sheraton ainsi que des chaînes d’habillement comme Zara ont ouvert leurs portes dans le centre de la capitale.
Conduisant son taxi jaune à vive allure à travers les rues de Damas, Hassan est l’un des rares chauffeurs à accepter de se livrer. «En Syrie, nous avons l’impression qu’il soit permis au président de décider de la politique étrangère du pays sans avoir vraiment le droit de toucher au système et à la politique interne. En effet, trop de personnes influentes de son entourage en profitent», explique-t-il.
Mais pour bon nombre de citoyens, ni la politique étrangère, ni les réformes économiques ne semblent aujourd’hui vitales. «La répression des protestations à Deraa a été alarmante. De nombreux jeunes ayant milité sur Facebook pour le mouvement de révolte ont été arrêtés. Ils sont toujours en prison; il existe donc une contradiction entre le discours rassurant du régime prônant une plus grande ouverture et des réformes politiques et la réalité», souligne Abou Mohammad, un activiste originaire de Deraa.

Les témoignages des opposants ainsi que ceux des partisans du régime concordent cependant sur un point, la plupart des personnes interviewées par Magazine ayant pointé du doigt les Makhlouf, cousins maternels du président. «Ils sont partout, dans toutes les entreprises, dont une part des actions leur est forcément attribuée, que ce soit en leur nom ou en usant d’un prête-nom», se plaint un économiste syrien. Cet entourage est donc à blâmer pour la corruption endémique qui paralyse les institutions. Selon les témoignages, tout investissement d’importance doit obtenir l’aval de la famille Makhlouf. «Une marque de vêtements et d’accessoires s’étant récemment implantée à Damas a été empêchée d’opérer sous des prétextes divers, jusqu’à ce que les propriétaires décident d’octroyer une part des actions à un membre de la famille», explique l’économiste.
Mais à Damas, la méfiance reste maître-mot. Dans le taxi qui nous mène vers le centre-ville, la femme de Hilal interrompt son mari d’un coup de coude alors qu’il émet des critiques sur la performance de… l’équipe syrienne nationale de football. «Il vaut mieux éviter tout commentaire négatif même sur un sujet aussi futile, c’est plus sage, on ne sait jamais si le chauffeur de taxi est un mouchard ou pas», chuchote-t-elle.
Les moukhabarat, les services de renseignement syriens tout-puissants, quadrillent la ville habillés en civil. Ils sont particulièrement nombreux aux alentours du souk al-Hamidiyé. En effet, c’est ici, près de la grande mosquée des Omeyyades, qu’une première manifestation a eu lieu le 18 mars. Le quartier, à fort caractère islamique, traversé de ruelles étroites et d’échoppes hautes en couleur, est l’un des plus animés de la ville. Dans les magasins, des téléviseurs pour la plupart diffusant en continu les informations d’al-Jazeera, ont été disposés derrière un rideau ou à l’étage supérieur. Al-Jazeera est perçue par de nombreux régimes arabes comme un catalyseur du mouvement pro-démocratique arabe.
La rue syrienne est envahie de rumeurs. «On ne sait plus où donner de la tête, on impute les troubles à l’infiltration des manifestations par des éléments armés qui auraient massacré les protestataires, tantôt ce sont les milices de Ribal el-Assad, le cousin du président (écarté du pouvoir), tantôt les Jordaniens ou des militants financés par Saad Hariri», s’inquiète Haytham, un antiquaire du quartier. Mona Alami ( Magazine Mars)

Les druzes et Joumblatt :Du malaise à la contestation?


Cheikh Druze ( Wikipedia)


Que se passe-t-il au sein de la communauté druze? Depuis le retournement spectaculaire de son chef, Walid Joumblatt, le désarroi semble s’installer dans la Montagne. Ce malaise pourrait-il s’amplifier et modifier la balance des forces et le paysage politique au sein de la communauté?

En quelques mots bien pesés, l’ancien juge, écrivain et banquier, Abbas Halabi, membre de la communauté, résume la situation politique des «Mouwahiddine», en disant tout haut ce que d’autres pensent tout bas. «Une confrontation entre les druzes et le Hezbollah reviendrait au prix fort, ce que Walid Joumblatt a voulu éviter. Cela est sage de sa part. Mais un grand nombre de druzes ne sont pas d’accord avec cette politique, percevant les dangers d’une approche trop conciliatoire envers le Hezbollah qui n’a rien changé à son discours idéologique».
Membres d’une communauté très monolithique, les druzes se sont souvent démarqués des autres religions en raison de leur allégeance sans faille à leurs familles féodales, Joumblatt et Arslan. Après l’assassinat de son père, Kamal, en 1977, Walid Joumblatt reprend les rênes de cette minorité, son autorité dominant le paysage politique, le Liban étant alors plongé en pleine guerre civile.
Mais depuis quelques mois, le transfert de loyauté de Joumblatt, qui est passé du 14 mars antisyrien à une position médiane avant de se rallier au 8 mars pro-syrien, laisse de nombreux druzes désemparés. En effet, après avoir clamé haut et fort, durant plus de trois ans, la culpabilité de la Syrie dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, Joumblatt change soudain de fusil d’épaule. Le mois dernier, il déclare son alignement «aux côtés de la Syrie et de la Résistance pour permettre au jeu politique de suivre son cours, loin des divisions sectaires». Il justifie également son alliance avec le 8 mars «pour faire face à la phase actuelle et ses complications, le pays se trouvant à un carrefour dangereux, depuis les prises de position politiques du Tribunal spécial pour le Liban».

On se trouve devant un renversement de situation qui retire aux druzes leur statut de faiseurs de rois, estiment certains. «On a l’impression que les druzes ne sont plus leaders mais de simples suiveurs», affirme le juge Halabi.
Cette opinion semble avoir une résonnance presque tragique dans les villages druzes ayant été la scène de violents combats avec le Hezbollah, en mai 2008. «Certes, nous pouvons comprendre le désir de Walid Bey de nous éviter l’ire du Hezbollah, mais ses positions jusqu’au-boutistes et son désir de s’aliéner encore une autre communauté (cette fois sunnite) nous déconcertent», commente Sana, une enseignante de Aley. D’autres rappellent qu’ils n’ont pas oublié pour autant les combats qui ont eu lieu dans le Chouf, à Choueifat ou Baysour, ayant provoqué un nombre important de victimes. Un ancien combattant du PSP rappelle: «Nous avons lutté lors de la guerre civile et savons quel est le prix des combats et nous ne voulons pas revivre cette expérience. Mais je ne vois pas pour autant comment le fait de courber l’échine sans l’obtention de garanties va sauvegarder notre intérêt à long terme. Nous avons été traités comme des ennemis en 2008 et Choueifat n’était pas pour autant Kyriat Shmona», ajoute Waël.
Au sein du Parti socialiste progressiste (PSP), certains affirment être inquiets de la pression militaire exercée par le Hezbollah sur la Montagne ces dernières années. «Bien que les cadres du Hezbollah tentent de coordonner leurs activités ou effectuent des visites de courtoisie de manière régulière chez certaines personnalités – ils ont rendu visite au maire de la ville de Aley, Wajdi Mrad, le mois passé, lui-même blessé au dos lors des combats de 2008 –, ils sont toujours présents dans notre secteur», déclare un membre de la municipalité de Aley. Depuis 2008, le Hezbollah aurait établi un poste sur la colline 888, d’une grande importance stratégique militaire, surplombant ce centre d’estivage. Cependant, cette information n’a pas pu être confirmée par Magazine. Le Parti de Dieu occupe également les anciennes fortifications construites par les Israéliens au-dessus de Niha dans le Chouf.
Néanmoins, certains comme Abir Adnan soutiennent les nouvelles prises de position de Joumblatt. L’évolution de la situation régionale, extrêmement défavorable au 14 mars et la mauvaise gestion du TSL suscitant, à leurs yeux, de nombreuses interrogations. «Je trouve plutôt étrange que soudainement le Hezbollah soit impliqué dans l’assassinat de Hariri alors que cela fait des années que les Américains et les Israéliens tentent de mettre fin à la Résistance. Je crois que les calculs de Walid bey sont tout à fait justifiés», ajoute-t-elle.
Une analyse également défendue par Rami Rayes, le porte-parole du PSP. «Le repositionnement du PSP est un retour aux sources, la communauté faisait partie des mouvements de Résistance depuis l’époque du prince Sultan Bacha el-Atrache, qui a combattu le mandat français. Le souci primordial de Walid Bey est de préserver la paix civile. Cette intention a été prouvée par la manière dont il a géré divers dossiers sensibles comme celui des deux Ziad (liés au PSP et ayant été assassinés en 2007) ou celui du 7 mai», ajoute-t-il.

L’ancien ministre Marwan Hamadé nie pour le moment le risque de voir le malaise druze se transformer en mouvement de contestation. Dans une entrevue à la chaîne satellitaire émiratie al-Aan, il déclare. «Les druzes ne vont pas se démarquer de Walid Bey. Ils peuvent avoir une autre opinion mais entre leur opinion et la prise de position à plus long terme il y a une grande différence. Il faudra également voir quelle sera la position de Joumblatt par rapport à l’évolution de la situation régionale».
Mais dans certains cercles druzes, les critiques se font plus acerbes à l’égard du chef de la communauté. On dit que l’un des contestataires à la politique de Walid Bey ne serait autre que son fils, en exil à Paris en raison des divergences familiales, une information qui n’a cependant pu être confirmée par Magazine. Le site Now Lebanon, évoque, lui, une proposition qui aurait été soumise lors des dernières assises du PSP organisées à l’hôtel Beau Rivage, une information confirmée par certaines sources à Magazine. Il y figurait une demande de débat autour du retour du parti au sein du 14 mars. «Cela est totalement faux, aucune demande n’a été soumise lors des assises. Il y a juste eu quelques interventions accompagnées d’une demande d’explications sur certains points du discours de Walid Bey. J’ai demandé à de nombreuses personnes qui ont assisté à cette réunion si elles avaient entendu parler d’une telle proposition mais personne n’en a eu vent», s’insurge Rayes.
D’autres doléances auraient été exprimées sans qu’un débat n’ait lieu. «Nous avons également demandé à ce que le rôle des druzes soit redynamisé dans la fonction publique. Nous avons l’impression que nous sommes marginalisés sans que Walid Bey ne se préoccupe de nos intérêts», se plaint un cadre du PSP sous couvert d’anonymat.
Un témoignage réfuté en bloc par Rayes qui s’étonne que de telles revendications purement communautaires puissent être débattues lors d’une réunion partisane comportant des membres d’autres confessions.
Joumblatt, en fin politicien, semblerait toutefois se méfier d’une possible contestation de sa politique au sein de sa communauté. Selon une source liée aux services de renseignement libanais, le leader druze chercherait à se rapprocher de ses anciennes gardes prétoriennes ayant participé à la guerre de la Montagne, et depuis longtemps écartée, ainsi que du cheikh Ali Zeineddine, féroce opposant au Hezbollah, qui avait pourtant profité par le passé des largesses de la République iranienne. Cette alternative serait une option dans le cas où l’opposition deviendrait trop virulente.
Des rumeurs qui n’ont toutefois pas pu être confirmées au sein de l’appareil officieux du PSP, plusieurs membres interrogés par Magazine ayant nié cette information. «Nous n’adhérons pas au concept de zones militarisées. Comme vous pouvez le constater, nous ne disposons même pas de gardes de corps, ces racontars sont complètement infondés», dixit Rayes.
En l’absence d’une réelle opposition qui serait également affaiblie par les clivages sectaires caractéristiques au Liban, Joumblatt demeure, semblerait-il, le chef incontesté de la communauté, malgré le malaise qu’elle traverse.
Mais paradoxalement, les commentaires du leader druze sur la révolution égyptienne, publiés dernièrement, semblent trouver un écho profond sur la place libanaise. «Nous nous dirigeons vers un nouveau Moyen-Orient où existent la liberté et la démocratie», avait-il dit. La semaine passée, des centaines de jeunes Libanais avaient scandé, «Le confessionnalisme est mauvais pour la santé, nous vous prions de vous en abstenir», «Révolution contre le féodalisme, contre la ségrégation!».
En effet, aujourd’hui, dans un Liban éduqué, de plus en plus jeune et de mieux en mieux connecté ce n’est pas le pouvoir d’un seul leader communautaire qui se joue, qu’il soit druze, chrétien, ou musulman mais celui de toute une classe politique… Mona Alami pour Magazine ( Décembre)

Friday, February 4, 2011

Qui seront les sortants?


Le retournement de la situation en faveur du mouvement politique du 8 mars, dominé par le Hezbollah désormais majoritaire, va se répercuter sur les postes-clés de l’Etat au niveau des institutions sécuritaires, de l’armée et du ministère de la Justice. Magazine enquête.

Quels seraient les premiers officiels à être écartés? Là est la grande question… La désignation de Najib Mikati au poste de Premier ministre, un homme d’affaires proche de la Syrie, et la formation prochaine d’un gouvernement qui se situerait dans l’axe syro-iranien sont annonciateurs d’un grand remue-ménage au sein de l’appareil de l’Etat.

La nouvelle majorité voudrait, en effet, se doter d’institutions étatiques la protégeant et permettant de neutraliser, du moins localement, l’éventuelle inculpation de certains membres du Hezbollah par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Le TSL est chargé de juger les assassins de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.

«Nous ne savons toujours pas précisément quelles seront les personnalités qui seront destituées de leurs fonctions par le nouveau gouvernement, mais certaines sont déjà dans la ligne de mire du nouveau pouvoir», admet un commandant des Forces de sécurité intérieure (FSI).

Au niveau du département de la Justice, il est certain que la nouvelle majorité voudra se débarrasser des «bêtes noires», fers de lance du mouvement anti-syrien ayant caractérisé les années 2005-2011. En tête de liste, figure le procureur général Saïd Mirza, responsable de l’inculpation des quatre généraux: Jamil Sayyed, Ali el-Hage, Moustafa Hamdan et Raymond Azar, soupçonnés (sans que cela n’ait été confirmé) d’avoir tenté de couvrir les traces des assassins du Premier ministre sunnite. Le président du Conseil d’Etat Chucri Sader, un des artisans du TSL, serait sans doute courtoisement «remercié», vu son intégrité reconnue par tous les camps. «Les cinq juges, notamment Walid Akouni, Jocelyne Tabet, Afif Chamseddine et Ralph Riachi, nommés par le Liban au sein du TSL seront probablement écartés», déclare une avocate sous couvert d’anonymat.

Les principaux postes de l’armée sont déjà, en grande partie, verrouillés par le mouvement du 8 mars. «Le commandant en chef de l’armée, Jean Kahwagi, est proche du chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun. Cela est également le cas pour un grand nombre de généraux au sein de la Grande Muette», signale un lieutenant-colonel de l’armée. Le directeur de la Sécurité d’Etat, un poste confié au général Araa, un grec-catholique, nommé par le président de la République devrait rester dans ses fonctions. Il en serait de même pour le responsable du Tribunal militaire, le général Nizam Khalil, proche des mouvements chiites Amal et le Hezbollah. Les candidats au poste de directeur général de la Sûreté générale, également réservé aux chiites, seraient les généraux Abbas Ibrahim (proche du Hezbollah et actuel directeur adjoint des renseignements de l’armée) et Hassan Ayoub (proche du mouvement Amal). Le chef du service des renseignements de l’armée, Edmond Fadel, nommé par l’ancien ministre Elias Murr, membre du 14 mars, devrait être évincé au profit d’un proche du général Aoun ou du général Kahwagi.


Mais l’épuration du système par le nouveau gouvernement devrait surtout toucher les FSI. Le premier qui serait concerné est Achraf Rifi, le chef des FSI, suivi du colonel Wissam el-Hassan, responsable des services de renseignement des FSI et conseiller attitré de l’ancien Premier ministre Saad Hariri. «Cet officier est perçu comme l’un des instigateurs des «faux témoins» qui accusèrent la Syrie de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, durant les premiers mois de l’enquête», commente le commandant des FSI. Rifi partira-t-il? Sera-t-il remplacé par Hassan? Cette dernière éventualité semble peu probable. Un troisième candidat semble être en lice, le général Mounzel Ayoubi, qui aurait l’approbation du clan Hariri ainsi que celle de la Syrie, le général ayant étroitement collaboré avec le général syrien Rustom Ghazalé, ancien chef des renseignements de la Syrie au Liban.

Verrons-nous au final un remaniement d’envergure? «Tout dépend du Premier ministre et de la composition du nouveau gouvernement», ajoute la source. Le Premier ministre désigné est également confronté à un énorme dilemme. Rifi et Hassan sont tous deux originaires de Tripoli, la ville natale de Mikati, et c’est ce dernier qui avait nommé le général Rifi à la tête des FSI en 2005…

Mona Alami pour Magazine

Pas de Mohammad Bouazizi pour le Liban…


Début janvier, Mohammad Bouazizi, universitaire de 26 ans, s’immole pour protester contre les conditions de vie extrêmement difficiles en Tunisie. Au Moyen-Orient, des dizaines d’autres contestataires ont répété l’acte désespéré de Bouazizi, afin d’exprimer leur ras-le-bol face à des pouvoirs corrompus et de plus en plus déconnectés des masses. Mais qu’en est-il du Liban?

«Mohammad Bouazizi n’aurait jamais pu naître citoyen libanais», relève avec cynisme le Dr Talal Atrissi, sociologue et politologue à l’Université libanaise. En quelques jours, le jeune chômeur est devenu le symbole de la Révolution du Jasmin qui provoque le renversement de la dictature du président Zineddine Ben Ali.
«Confrontés à une telle immolation publique, les Libanais réagiraient en se demandant à quelle communauté appartenait le suicidé, et tenterait de justifier son acte désespéré en lui trouvant une explication sectaire». La mobilisation collective engage un cheminement individuel, qui va au-delà des clivages sectaires, donc inapplicable à la réalité libanaise.
La Tunisie est en feu, la mort de Bouazizi, suscite des manifestations violentes contre le régime, se propage avec rapidité de la ville natale du jeune homme, de Sidi Bouzid, vers d’autres villes. La répression policière tente en vain d’éradiquer la rébellion et fait des dizaines de morts. Mais en moins d’un mois, les révolutionnaires tunisiens parviennent à réaliser l’impossible en mettant fin à la dictature du président Ben Ali qui a duré trente ans.

A l’école de Bouazizi
Les masses arabes et africaines semblent avoir été fortement inspirées par le dernier message du jeune vendeur affiché sur Facebook et scandé par des millions de personnes. «Je pars en voyage ma mère, pardonnez-moi. Les reproches sont inutiles. Je m’en vais et ne reviendrai pas ... Les reproches sont inutiles dans ce pays où règne la trahison. Je suis malade et ne suis pas moi-même».
L’acte de Bouazizi a essentiellement trouvé un écho dans les pays partageant certaines similitudes, estime le Dr Atrissi. «Ces pays sont généralement en proie à une corruption rampante, perpétrée par l’élite au pouvoir. Ils souffrent souvent d’une grande pauvreté et d’un taux de chômage élevé. Ces dictatures laissent à leurs citoyens très peu de liberté», relève-t-il. Autre caractéristique contribuant à la formation de mouvements révolutionnaires, l’homogénéité de la société, vecteur essentiel permettant aux citoyens d’éprouver de l’empathie envers d’autres «Bouazizi» auxquels ils s’identifient.

Pourquoi le Liban y échappe-t-il?
«Le phénomène Bouazizi ne pourrait jamais rassembler les Libanais. La hiérarchie politique du pays du Cèdre repose essentiellement sur un partage du pouvoir entre plusieurs communautés, généralement gouvernées par de puissants leaders féodaux», souligne Hilal Khachan, professeur de sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth. «La société libanaise est trop hétérogène. Il y existe des failles profondes tracées par les diverses communautés religieuses», ajoute-t-il.
Les événements de 2005, qui ont suivi l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, confirment cette malheureuse réalité. Le mouvement de protestation qui en découle met en exergue les limites du système libanais, le soulèvement populaire contre la domination syrienne se transformant rapidement en une profonde rivalité sectaire.

Mais à l’exception du Liban, le phénomène Bouazizi fait tache d’huile au Moyen-Orient. Les Egyptiens et les Mauritaniens sont victimes de contagion. En ce moment même, des mouvements de masse ont lieu en Egypte, contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trente ans. «Ce n’est que le début d’une vague contestataire beaucoup plus large qui va déferler sur les pays arabes et africains. Ce phénomène prendra cependant un certain temps avant de se concrétiser», avance Khachan.

L’effondrement inattendu de la dictature tunisienne et la menace qui pèse en ce moment même sur le régime égyptien vont engendrer de plus en plus d’appels au changement politique. En Egypte, les confrontations entre les militants et la police se sont soldées par plus d’une centaine de morts. «La situation différera d’un pays à l’autre selon le degré de liberté dont jouissent les nationaux et le soutien qu’apporte la communauté internationale à leurs dirigeants», explique Atrissi.

Au Liban, les manifestations contre la cherté de vie, l’inflation et l’augmentation des prix des denrées alimentaires n’aboutissent que très rarement, en raison de leur manipulation par les diverses factions politiques. Une réalité qui a souvent empêché la formation et la propagation d’une réelle contestation à travers l’ensemble des communautés.

Un autre obstacle à la formation de ces mouvements au pays du Cèdre réside dans sa structure politique, le Liban étant une des rares démocraties – il est vrai quelque peu boiteuse – de la région. Ses citoyens jouissent également d’une plus grande liberté d’expression.

La Syrie et la Jordanie protégées
Les autres pays du Levant, à l’instar de la Syrie et de la Jordanie, semblent, pour le moment, être à l’abri d’un danger de sédition. «La Syrie est gouvernée par une minorité religieuse qui ne renoncera pas facilement à ses privilèges sans se livrer à une âpre bataille, à la différence du clan Ben Ali», assure le professeur Khachan. «Ce même scénario a peu de chance de se répéter en Jordanie où les rivalités internes entre citoyens trans-jordaniens et palestiniens-jordaniens sont profondes», ajoute-t-il. Lors des récentes démonstrations, organisées par des mouvements d’opposition dans le royaume hachémite, les protestataires se sont attaqués au gouvernement du Premier ministre Samir el-Rifaï, en évitant soigneusement toute critique du roi Abdallah II. Le gouvernement jordanien a, par ailleurs, répondu en annonçant un plan d’aide de 169 millions de dollars destinés à la population, à la création d’emplois et au financement du prix de certaines matières premières.
Pour Nizar Andary, professeur de filmographie et de littérature à l’université Zayed d’Abou Dhabi, les Libanais devraient commencer par se révolter contre leurs maires, les membres de leur municipalité, leurs patriarches, leurs députés et chefs de clan, «avant de s’unir en un seul front contre l’élite au pouvoir»... Mona Alami pour Magazine

Majdal Anjar: Bastion salafiste sous haute surveillance


Majdal Anjar est soumise à un véritable siège. Depuis l’agression contre un convoi de l’Armée libanaise par un résidant du village, qui a fait deux morts parmi les militaires, cette localité de la Békaa, réputée pour ses sympathies radicales, est sous haute surveillance. Au cœur des tensions, de jeunes militants.

«Les salafistes radicaux? Il y en a une trentaine résidant dans le village, principalement des jeunes aux prétentions salafistes et vouant une admiration à al-Qaïda», affirme un cheikh de la Békaa sous couvert d’anonymat. Désœuvrés, rêvant des plaines de l’Irak, ils imposent leur règne par la terreur. Certains d’entre eux s’illustrent même par des faits d’armes. En effet, en fin d’année écoulée, à la suite de la retransmission d’un documentaire sur les salafistes de la Békaa par la station émiratie el-Aan, ils s’attaquent au cheikh salafiste Adnan Oumama qui avait exprimé des critiques à leur encontre, en lui faisant exploser sa voiture.
Mais l’hostilité s’installe aux confins de vallée de la Békaa, là où s’élèvent les montagnes de l’anti-Liban, en séparant le pays du Cèdre de la Syrie. Durant le mois d’octobre, un dénommé Darwich Khanjar, un abaday (un homme fort du village), également connu pour ses tendances radicales, est appelé à la rescousse par le frère d’un déserteur, recherché par l’Armée libanaise. Selon certaines sources du village, Khanjar aurait pris d’assaut un convoi de l’armée patrouillant la région; l’attaque se solde par la mort du commandant Abdo Jasser et du sergent Ziad el-Mayss qui tombent sous une pluie de balles.

Ce n’est toutefois pas la première fois que ces jeunes militants se font remarquer. En 2008, plusieurs habitants du village suspectés d’appartenir à une mouvance radicale sont arrêtés. Au nombre de ces derniers figurent Tarek Abdel-Fattah Baydoun, un étudiant en biochimie, son frère et deux autres résidants de Majdal Anjar. Ils auraient été impliqués dans la préparation d’attentats contre les Casques bleus de l’Onu stationnés au Liban-Sud.
Les habitants accusent l’armée de laxisme. «Les forces de l’ordre n’interviennent généralement que trop tard», se plaint le cheikh. Darwich Khanjar aurait été connu des services de renseignement bien avant son attaque contre l’armée. «Il formait les adolescents au maniement des armes, en prêchant un discours fondamentaliste. On l’apercevait souvent entrant dans la mosquée du village, une arme ou des grenades accrochées à sa ceinture, mais personne ne s’est jamais interposé», souligne-t-il.
Il s’agirait d’une jeunesse sans repère, manipulée par des services de renseignement, murmure-t-on dans le village. Les habitants accusent ces mêmes services d’avoir exagéré et exploité la filière radicale lors des événements de mai 2008. A la suite des affrontements entre sunnites et chiites à Beyrouth, ces mêmes militants masqués bloquent le point de passage entre Le Liban et la Syrie en signe de protestation. «Ils ont été bien vite oubliés par leurs supporters», signale le cheikh, en faisant allusion au camp du 14 mars, alors majoritaire dans le gouvernement. Dans ce village sunnite de près de 25000 habitants, la majorité de ces derniers se veulent supporters du Courant du futur, à l’exception de quelques membres du Baas pro-syrien et du Parti syrien national social (PSNS).
D’autres personnalités du village comme Ali Abdel-Khalek, un des fondateurs avec le cheikh Ramzi Daychoum du mouvement Musulmans sans frontières, adoptent un discours plus nuancé. «La menace de ces jeunes est amplifiée par les médias. Al-Qaïda n’existe pas dans le village», dixit Abdel-Khalek. L’islamiste se dit toutefois inquiet de la trop grande pression exercée par l’armée sur les habitants du village. «Cela fait deux mois qu’ils encerclent Majdal Anjar, les habitants commencent à s’impatienter, cela ne va faire qu’aggraver la situation. Les gens des alentours se sentent en quelque sorte abandonnés et marginalisés par les autorités», observe-t-il.
Un témoignage confirmé par le cheikh qui s’exprime sous couvert d’anonymat. «Il se peut que certains de ces jeunes adhèrent à la pensée d’al-Qaïda, ils consultent sans doute les sites radicaux et s’inspirent de leurs idées, sans pour autant les mettre en œuvre. Ce mouvement n’a pas de structure dans la Békaa», insiste le cheikh.

Illusions perdues
Cette jeunesse militante pourrait-elle éventuellement s’impliquer dans les remous dont le Liban serait victime dans le cas d’une accusation du Hezbollah par le Tribunal spécial pour le Liban? «J’en doute fort pour le moment. La vague d’instabilité qui pourrait frapper le Liban, ne se répercuterait pas pour autant sur la rue salafiste», explique Abdel-Khalek.
Les habitants du village seraient sortis désabusés des événements de mai 2008 et ne seraient, selon l’analyse du cheikh, pas près de répéter l’expérience. «Je ne vois personne s’engager dans une quelconque action militaire, les gens se sentent floués et ont perdu leurs illusions», signale le cheikh. Ce dernier ajoute que les événements du camp de Nahr al-Bared, détruit par l’armée dans des combats sanglants avec le groupe radical de Fateh el-islam, auraient servi de leçon à tous les islamistes. «Ils ont compris qu’une telle situation peut entraîner des conséquences désastreuses pour toute la rue islamiste».
Le seul danger résiderait toutefois dans l’action isolée de certains individus aux sympathies fondamentalistes qui opéreraient de manière totalement indépendante. «Mais cette action serait limitée et sans grande envergure», estime le cheikh. Mona Alami pour Magazine

Wednesday, January 12, 2011

Un bar Facebook?


Une forêt de pylônes blancs entourés de tables circulaires paraît étreindre un long bar lumineux, habillé de bouteilles colorées. De jolies jeunes femmes, semblant être sorties d’un épisode de « Sex and the City » sirotent des martinis parfumés à la pastèque. Mybar, un bar-restaurant libanais comme les autres ? Pas tout à fait.

C’est sur Facebook et Youtube que les deux frères, Hayssam (un créatif de 28 ans) et Nael Nasr ( un financier de 35 ans), propriétaires de Mybar, ont levé près de 40% de leur mise de fond totale estimée à un million de dollars.

« Il y a une certaine mystique à être propriétaire de bar au Liban», déclare tranquillement Hayssam Nasr, directeur général de Mybar. Egalement propriétaires d’un pub à Beyrouth, les frères Nasr sont sollicités par de nombreux intéressés. Désireux de s’investir dans un nouveau projet dont ils voudraient toutefois conserver le contrôle, les deux frères et leur associé Karim Arakji commercialisent donc « Mybar » sur les réseaux sociaux.( Publié dans L’expansion)

Ils font d’abord circuler deux vidéos sur Youtube. L’une d’entre-elles est visionnée sur le système de divertissement en vol de la compagnie d’aviation Virgin Atlantic. Le site de Mybar attire plus de 4.000 visiteurs tous les mois, et son groupe Facebook a de nombreux fans. « Les réseaux sociaux sont aujourd’hui devenus des media particulièrement efficaces», remarque M. Nasr.

Le projet se construit autour d’un financement des plus inédits. Des « Bar notes », un type d’obligation dont la valeur varie entre 2.000 et 20.000 dollars, sont émises par les trois associés. Elles représentent une sorte de contrat d'adhésion, comportant diverses catégories comme « Gold » , « Platinum » et « Silver » aux avantages multiples : réservations prioritaires , accès aux zones VIP et plaques commémoratives au nom des « associés ». Les investisseurs jouissent de certains droits, proportionnels à leur mise de fond qui leur permettent de décider du concept du bar et leur accordent un pourcentage sur les dividendes.

Près de 96 investisseurs auront répondu à l’appel des frères Nasr. Le 28 Juin dernier, Mybar a ouvert ses portes en plein centre-ville de Beyrouth, depuis, il semble être devenu un lieu de rendez-vous privilégié de la jeunesse dorée Beyrouthine…( Publié dans L’expansion)

Les faucons prennent leur envol à Dubaï




Un faucon surgit des dunes de sable dorées, sa silhouette puissante semblant tracer un arc dans le ciel, avant de disparaître soudain derrière une colline minérale. Aux Emirats arabes unis, ce rapace est le roi du désert : « la fauconnerie est une tradition bédouine transmise de génération en génération», raconte l’éleveur Mohamad Hilal.

Il y aurait près de 20,000 faucons et 500 fauconneries aux E.A.U, selon le vétérinaire Murad Basheer Moustafa, un chiffre qui reste toutefois approximatif, en l’absence de statistiques exactes. « Près de 1,500 faucons sont importés tous les ans, les races les plus prisées étant les faucons Pèlerins, Searock et ceux venus des lointaines plaines de Sibérie », explique M. Hilal. Les individus appartenant à cette dernière espèce sont monnayés à prix d’or, pouvant atteindre plus de 300,000 dirhams (près de 60,000 euros). « Mais les prix varient généralement entre 2,000 et 25,000 euros pour les espèces les plus communes », souligne le Dr. Mustapha. La valeur de chaque faucon étant déterminée par sa combativité, sa rapidité et sa filiation.

« Le prince Hamdan Bin Mohamad al-Maktoum (de Dubaï) organise chaque année, en Janvier, des compétitions destinées à évaluer les performances des fauconniers et de leurs faucons. Les gagnants remporteront des voitures de luxe ou des prix de quelques milliers de dollars, versés en espèces», souligne M. Hilal. Les rapaces changent souvent de mains à la fin des épreuves ; mais il existe également à Dubaï, un marché consacré à la vente de faucons.

Comme tout animal destiné à la compétition, les faucons requièrent des soins et un entretien tout particulier. « Le coût des soins prodigués peut s’élever à 1,500 euros par mois pour les oiseaux les plus rares, ou ceux qui ont été sujets à des maladies, le faucon étant un animal très fragile », ajoute le Dr. Moustapha. La fauconnerie n’est donc pas forcément à la portée de tout le monde mais demeure l’apanage des classes émiraties les plus aisées. L'Abu Dhabi Falcon Hospital, une clinique spécialisée dans le diagnostic, le traitement et la prévention des maladies des rapaces, est même équipé d’un Pet hotel, un « hôtel » …réservé aux oiseaux domestiques !

« La chasse au faucon enseigne aux bédouins les vertus de la patience et de l’endurance », affirme le Dr. Moustapha. Et dans le désert de Rub el Khali, les cheikhs réapprennent avec leur rapace favori, surnommé « Al Horr » (l’oiseau libre), les qualités ayant assuré tout au long des siècles, la survie de leurs ancêtres. (Publié en partie dans L’expansion)