Wednesday, January 12, 2011

Un bar Facebook?


Une forêt de pylônes blancs entourés de tables circulaires paraît étreindre un long bar lumineux, habillé de bouteilles colorées. De jolies jeunes femmes, semblant être sorties d’un épisode de « Sex and the City » sirotent des martinis parfumés à la pastèque. Mybar, un bar-restaurant libanais comme les autres ? Pas tout à fait.

C’est sur Facebook et Youtube que les deux frères, Hayssam (un créatif de 28 ans) et Nael Nasr ( un financier de 35 ans), propriétaires de Mybar, ont levé près de 40% de leur mise de fond totale estimée à un million de dollars.

« Il y a une certaine mystique à être propriétaire de bar au Liban», déclare tranquillement Hayssam Nasr, directeur général de Mybar. Egalement propriétaires d’un pub à Beyrouth, les frères Nasr sont sollicités par de nombreux intéressés. Désireux de s’investir dans un nouveau projet dont ils voudraient toutefois conserver le contrôle, les deux frères et leur associé Karim Arakji commercialisent donc « Mybar » sur les réseaux sociaux.( Publié dans L’expansion)

Ils font d’abord circuler deux vidéos sur Youtube. L’une d’entre-elles est visionnée sur le système de divertissement en vol de la compagnie d’aviation Virgin Atlantic. Le site de Mybar attire plus de 4.000 visiteurs tous les mois, et son groupe Facebook a de nombreux fans. « Les réseaux sociaux sont aujourd’hui devenus des media particulièrement efficaces», remarque M. Nasr.

Le projet se construit autour d’un financement des plus inédits. Des « Bar notes », un type d’obligation dont la valeur varie entre 2.000 et 20.000 dollars, sont émises par les trois associés. Elles représentent une sorte de contrat d'adhésion, comportant diverses catégories comme « Gold » , « Platinum » et « Silver » aux avantages multiples : réservations prioritaires , accès aux zones VIP et plaques commémoratives au nom des « associés ». Les investisseurs jouissent de certains droits, proportionnels à leur mise de fond qui leur permettent de décider du concept du bar et leur accordent un pourcentage sur les dividendes.

Près de 96 investisseurs auront répondu à l’appel des frères Nasr. Le 28 Juin dernier, Mybar a ouvert ses portes en plein centre-ville de Beyrouth, depuis, il semble être devenu un lieu de rendez-vous privilégié de la jeunesse dorée Beyrouthine…( Publié dans L’expansion)

Les faucons prennent leur envol à Dubaï




Un faucon surgit des dunes de sable dorées, sa silhouette puissante semblant tracer un arc dans le ciel, avant de disparaître soudain derrière une colline minérale. Aux Emirats arabes unis, ce rapace est le roi du désert : « la fauconnerie est une tradition bédouine transmise de génération en génération», raconte l’éleveur Mohamad Hilal.

Il y aurait près de 20,000 faucons et 500 fauconneries aux E.A.U, selon le vétérinaire Murad Basheer Moustafa, un chiffre qui reste toutefois approximatif, en l’absence de statistiques exactes. « Près de 1,500 faucons sont importés tous les ans, les races les plus prisées étant les faucons Pèlerins, Searock et ceux venus des lointaines plaines de Sibérie », explique M. Hilal. Les individus appartenant à cette dernière espèce sont monnayés à prix d’or, pouvant atteindre plus de 300,000 dirhams (près de 60,000 euros). « Mais les prix varient généralement entre 2,000 et 25,000 euros pour les espèces les plus communes », souligne le Dr. Mustapha. La valeur de chaque faucon étant déterminée par sa combativité, sa rapidité et sa filiation.

« Le prince Hamdan Bin Mohamad al-Maktoum (de Dubaï) organise chaque année, en Janvier, des compétitions destinées à évaluer les performances des fauconniers et de leurs faucons. Les gagnants remporteront des voitures de luxe ou des prix de quelques milliers de dollars, versés en espèces», souligne M. Hilal. Les rapaces changent souvent de mains à la fin des épreuves ; mais il existe également à Dubaï, un marché consacré à la vente de faucons.

Comme tout animal destiné à la compétition, les faucons requièrent des soins et un entretien tout particulier. « Le coût des soins prodigués peut s’élever à 1,500 euros par mois pour les oiseaux les plus rares, ou ceux qui ont été sujets à des maladies, le faucon étant un animal très fragile », ajoute le Dr. Moustapha. La fauconnerie n’est donc pas forcément à la portée de tout le monde mais demeure l’apanage des classes émiraties les plus aisées. L'Abu Dhabi Falcon Hospital, une clinique spécialisée dans le diagnostic, le traitement et la prévention des maladies des rapaces, est même équipé d’un Pet hotel, un « hôtel » …réservé aux oiseaux domestiques !

« La chasse au faucon enseigne aux bédouins les vertus de la patience et de l’endurance », affirme le Dr. Moustapha. Et dans le désert de Rub el Khali, les cheikhs réapprennent avec leur rapace favori, surnommé « Al Horr » (l’oiseau libre), les qualités ayant assuré tout au long des siècles, la survie de leurs ancêtres. (Publié en partie dans L’expansion)