L’emprise de l’
Iran ainsi que la nature sectaire du conflit se précisent en Syrie selon deux
articles du Monde. Selon Christophe Ayad, le remaniement des hautes instances
du parti Baas à Damas annoncé lundi 8 juillet, après plus de deux ans
d'un soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad signale la sortie politique Farouk Al-Chareh
du comité central ainsi que d’ autres figures sunnites. «Vétéran de la
diplomatie syrienne sous Hafez Al-Assad, ce sunnite de 74 ans, originaire de
Deraa, est le vice-président de Bachar Al-Assad. M. Al-Chareh avait exprimé ses
réticences sur la stratégie répressive choisie par le régime, notamment contre
sa ville natale de Deraa, berceau du soulèvement. Son nom a été régulièrement
cité pour mener des négociations au nom du régime ou pour diriger un gouvernement
de transition en cas d'accord politique » .
Son éviction,
ainsi que celle d'autres personnalités sunnites s’est faite au profit
d'alaouites, une secte chiite à laquelle appartient le clan Assad . Selon Jean
pierre Filiu, la victoire remportée le 5
juin, par le Hezbollah, dans la ville de Qoussair, représente également un
tournant de la crise syrienne. Elle ne signifie pourtant pas que Bachar
Al-Assad a repris la main sur les rebelles en Syrie, mais au contraire qu'il
l'a perdue au profit de l'Iran et de ses supplétifs libanais. « Car l'essentiel de la contre-insurrection
urbaine est assuré par les commandos du Hezbollah, encadrés par les pasdarans
iraniens – "gardiens de la révolution" – alors que l'armée du
dictateur syrien assure le soutien de l'artillerie et de ses blindés » . Ce contrôle
opérationnel de la part de l’Iran a été démontré en janvier, lorsque a eu lieu la
libération de 48 ressortissants iraniens par la guérilla syrienne en échange de
plus de 2 000 prisonniers aux mains du régime Assad.