Une véritable frénésie gagne le marché illégal des armes au Liban, depuis le début des violences en Syrie. Magazine enquête.
Waël exhibe fièrement sa collection d’armes placée bien en évidence sur un canapé défraîchi où ont été alignés côte à côte un AK-47 et un lance-roquettes Energa, très usités dans les combats de rue. «La vente d’armes neuves et d’occasion est en plein essor au Liban ces temps-ci et plus particulièrement depuis le début des événements en Syrie», déclare Waël, un trafiquant d’armes libanais.
Depuis le 15 mars, la Syrie fait face à une vague de contestation populaire sans précédent, opposant des protestataires au régime ou pouvoir depuis plus de 40 ans.
Selon les trafiquants d’armes interviewés par Magazine, le prix des armes moyennes et légères aurait connu une ascension fulgurante ces deux derniers mois. Ainsi les armes de type Kalachnikov (AK-47), les fusils d’assaut M4 et M16, se font de plus en plus rares sur le marché noir libanais. Le M16 est un fusil d’assaut standard adopté par l’armée américaine. La carabine M4 est très prisée par les corps de la Marine de l’armée américaine, servant notamment en Irak et en Afghanistan.
Le prix d’un AK-47 est récemment passé de 850 à 1450 dollars. Le M4 qui se vendait à 5800 dollars coûte désormais 7500 dollars. Les M16 se négocient actuellement à 2500 dollars, connaissant ainsi une appréciation de près de 50%.
Plus cher au Nord
Un autre fusil mitrailleur d’assaut de moyen calibre, le PKC soldé à 3300 dollars l’année passée, vaut aujourd’hui environ 4200 dollars. L’Energa valant précédemment 80 dollars se vend actuellement à 350 dollars. La valeur de son frère jumeau, le lance-roquettes B7 (RPG), s’est considérablement appréciée, passant ainsi de 700 à 1000 dollars.
Les prix varient cependant d’un marché à l’autre. Le Kalachnikov classique qui se vendait entre 1000 et 1200 dollars, il y a deux mois, vaut aujourd’hui 1600 dollars à Beyrouth et 2000 dollars à Tripoli, la capitale du Nord, limitrophe de la Syrie. «Mais c’est à Beyrouth que se fait la majorité des échanges, la capitale libanaise étant la véritable bourse de l’armement du pays», précise Waël.
Le trafic des armes vers le Liban, trouvant souvent son origine en Irak, en passant par la Syrie, connaît aujourd’hui une inversion de la tendance. «De plus en plus de nouveaux clients sont originaires de Syrie. Les trafiquants d’armes ont désormais trois types de clients: des Libanais craignant un phénomène de contagion liée à une période d’instabilité, des Syriens entrés en sédition contre le régime et, finalement, des bandes organisées dont nous ignorons l’identité», affirme Ibrahim, un autre vendeur d’armes.
Les armes disponibles sur le marché noir libanais sont importées par des dealers, dépendant des partis politiques libanais. «Chaque parti possède son propre acheteur, ayant ses entrées dans les salons d’armement internationaux ou ayant des connections en Irak, là où une grande partie des armes fournies par les Américains à la police et à l’armée irakienne est écoulée avant d’être transportée dans des conteneurs à destination du Liban», déclare Waël. «Une partie de la marchandise disponible sur le marché local provient également de vieux stocks datant de la guerre civile (de 1975-1990)», ajoute-t-il.
L’escalade de la violence en Syrie fera sans doute le bonheur des vendeurs libanais qui peuvent espérer un afflux de nouveaux clients… Mona Alami, pour Magazine
Waël exhibe fièrement sa collection d’armes placée bien en évidence sur un canapé défraîchi où ont été alignés côte à côte un AK-47 et un lance-roquettes Energa, très usités dans les combats de rue. «La vente d’armes neuves et d’occasion est en plein essor au Liban ces temps-ci et plus particulièrement depuis le début des événements en Syrie», déclare Waël, un trafiquant d’armes libanais.
Depuis le 15 mars, la Syrie fait face à une vague de contestation populaire sans précédent, opposant des protestataires au régime ou pouvoir depuis plus de 40 ans.
Selon les trafiquants d’armes interviewés par Magazine, le prix des armes moyennes et légères aurait connu une ascension fulgurante ces deux derniers mois. Ainsi les armes de type Kalachnikov (AK-47), les fusils d’assaut M4 et M16, se font de plus en plus rares sur le marché noir libanais. Le M16 est un fusil d’assaut standard adopté par l’armée américaine. La carabine M4 est très prisée par les corps de la Marine de l’armée américaine, servant notamment en Irak et en Afghanistan.
Le prix d’un AK-47 est récemment passé de 850 à 1450 dollars. Le M4 qui se vendait à 5800 dollars coûte désormais 7500 dollars. Les M16 se négocient actuellement à 2500 dollars, connaissant ainsi une appréciation de près de 50%.
Plus cher au Nord
Un autre fusil mitrailleur d’assaut de moyen calibre, le PKC soldé à 3300 dollars l’année passée, vaut aujourd’hui environ 4200 dollars. L’Energa valant précédemment 80 dollars se vend actuellement à 350 dollars. La valeur de son frère jumeau, le lance-roquettes B7 (RPG), s’est considérablement appréciée, passant ainsi de 700 à 1000 dollars.
Les prix varient cependant d’un marché à l’autre. Le Kalachnikov classique qui se vendait entre 1000 et 1200 dollars, il y a deux mois, vaut aujourd’hui 1600 dollars à Beyrouth et 2000 dollars à Tripoli, la capitale du Nord, limitrophe de la Syrie. «Mais c’est à Beyrouth que se fait la majorité des échanges, la capitale libanaise étant la véritable bourse de l’armement du pays», précise Waël.
Le trafic des armes vers le Liban, trouvant souvent son origine en Irak, en passant par la Syrie, connaît aujourd’hui une inversion de la tendance. «De plus en plus de nouveaux clients sont originaires de Syrie. Les trafiquants d’armes ont désormais trois types de clients: des Libanais craignant un phénomène de contagion liée à une période d’instabilité, des Syriens entrés en sédition contre le régime et, finalement, des bandes organisées dont nous ignorons l’identité», affirme Ibrahim, un autre vendeur d’armes.
Les armes disponibles sur le marché noir libanais sont importées par des dealers, dépendant des partis politiques libanais. «Chaque parti possède son propre acheteur, ayant ses entrées dans les salons d’armement internationaux ou ayant des connections en Irak, là où une grande partie des armes fournies par les Américains à la police et à l’armée irakienne est écoulée avant d’être transportée dans des conteneurs à destination du Liban», déclare Waël. «Une partie de la marchandise disponible sur le marché local provient également de vieux stocks datant de la guerre civile (de 1975-1990)», ajoute-t-il.
L’escalade de la violence en Syrie fera sans doute le bonheur des vendeurs libanais qui peuvent espérer un afflux de nouveaux clients… Mona Alami, pour Magazine
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